
À PROPOS
« Ma passion : raconter des histoires »
J’ai rencontré Julien Serfaty, il y a quelques années, lors d’une conférence sur les métiers de l’Architecture. Il ne s’était pas directement présenté comme architecte. Il avait préféré le terme « conteur » et cela m’avait intrigué.
Nous avons entamé une discussion passionnante sur son rapport à l’espace, aux attentes de ses clients, à son activité d’architecte d’intérieurs « d’intérieurs, d’extérieurs, et entre » aime-t-il à préciser.
Son approche est d’abord analytique, posée sur un dialogue sans compromis et sans fausse pudeur avec ses clients. Puis vient le moment du « tout-possible » où il livre ses idées, ses intentions, sous formes de propositions – car il n’impose jamais son choix. Il compose enfin un projet sur-mesure, avec les contraintes inhérentes à chacun.
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Depuis plus de vingt ans, il a composé une œuvre hétéroclite, dans deux domaines que tout semble opposer, l’architecture d’intérieur et l’architecture de loisir.
L’un s’adresse aux intérieurs, à la transformation d’espaces en écrins pour une famille, une société, un produit, une marque. L’autre s’adresse aux émotions suscitées par l’installation de manèges de grandes dimensions, aux décors fantasmagoriques et prodigieux et au demeurant, enfantins. L’échelle du premier domaine est le détail, souvent au millimètre près, l'échelle du second est le paysage du parc, et des structures de plusieurs centaines de mètres et de plusieurs tonnes.
Je lui parle de grand écart, « pas tant que cela » précise-t-il. Il voit dans les deux approches une dimension liée à l’enfance : « en architecture d’intérieur, nous imaginons un cocon pour des clients qui aiment être pris en charge dès la première rencontre. Il s’agit d’accompagner leurs désirs en créant des repères formels qui répondent aux souvenirs de leur histoire propre. Dans le domaine du loisir et des parcs à thèmes, l’histoire racontée est celle d’un personnage ou d’un événement. Ce doit être joyeux, frappant, théâtral mais surtout immédiatement identifiable par les enfants – et leurs parents. Dans les deux cas, il s’agit d’une mise en scène d’envies et d’émotions, et nous sommes là pour y répondre au plus juste. »
Il n’est pas étonnant qu’il ait créé récemment cette nouvelle activité du naming. Trouver des noms de marque, des noms existants ou neufs pour des produits de la Société. Raconter une histoire – encore et toujours - autour d’un mot ou d’une expression. Il s’agit de donner vie à un produit, de créer une émotion pérenne.
Julien Serfaty est de ces personnes passionnées par leur métier. Il est surtout passionné par ses rencontres et ses clients. Tant qu’il y a une histoire à raconter.
Omoté Ura